mardi 1 avril 2008

Honte et non orgueil

Lors de tous débats sur le conflit en Irak et à l’occasion du cinquième anniversaire, l’on peut entendre les glorioles de ceux qui s’affirment fiers de la décision du refus de la guerre de 2003 du Président Chirac et du discours de Villepin à l’Onu en tant que Ministre des Affaires étrangères de la France. Il va de soi que ceux, quoique peu invités à s’exprimer publiquement, qui pensent autrement sont ‘’lapidés’’ par ces bien-pensants. Guy Millière invité de l’émission Ce soir ou jamais de France 3 du 25 mars dernier en est le parfait exemple.

Et pourtant, il y a de quoi ne pas être fiers de l’attitude française sur ce conflit. Voire en avoir honte et craindre que l’histoire finira par ne retenir que les lâchetés de Jean-Pierre Chevènement en 1991, alors Ministre de la défense, et le ‘’pacifisme’’ automatique de la patrie des droits de l’homme envers les tyrannies.

Si l’on se souvient assez bien que l’Irak était un pays sous embargo de l’Onu durant une période de douze années (1991 à 2003) et que ses gouvernants en étaient, par des ruses, exonérés, on a du mal à comprendre que les autorités françaises aient voulu maintenir encore ce statuquo tout en croyant fermement à la possession par le tyran de Bagdad d’Armes de Destruction Massives. La participation française à la dernière injonction onusienne de désarmer en est la preuve.

- Une posture française qui a mené des milliers de Français à descendre dans les rues en brandissant des portraits de Saddam Hussein, des caricatures nazifiant les « assassins BuSharon », à bruler des drapeaux US et israéliens et à hurler des slogans ne voulant pas de bien aux Juifs. Des manifestations hostiles qui ont encouragé tous les ‘’pacifistes’’ de la planète à faire de même pour la ‘’défense’’, évidemment, des Droits de l’Homme.

- Une décision chiraquienne qui, par son refus de l’emploi de la force légale, amplifia le discrédit international envers les instances onusiennes et ses résolutions.

- Un comportement qui a permis une sérieuse division du monde occidental et, donc, une opposition souterraine des dictatures voisines -iranienne, syrienne et saoudienne- à toute installation de démocratie en Irak. Une opposition qui s’est traduite par une aide financière, militaire et politique à ce que l’on nomme pudiquement « les terroristes d’Al-Qaïda ». Tous ces terroristes ayant des objectifs différents. Les uns la défense des Chiites et leur domination régionale, les autres la protection des Sunnites et l’opposition au Chiisme, et les derniers l’oubli international des actes de la Syrie envers son petit voisin libanais.

- Une position politique qui empêcha une large coalition et la composition d’une armée suffisante pouvant contrôler une surface presque aussi grande que la France, suivie par l’exigence d’un calendrier de retrait des forces engagées.

- Une démarche qui a eu comme finalité le rejet par la communauté musulmane des valeurs universelles, mais aussi un véto systématique des forces munichoises occidentales à toute aide militaire future à un pays dans le besoin. L’Afghanistan en est l’exemple type.

- Une conduite qui laissait croire que quelques autres résolutions onusiennes préconisant des sanctions supplémentaires finiraient par convaincre Saddam Hussein à obtempérer et à désarmer. Une prise de position qui autorise aujourd’hui la crainte de voir l’Iran se doter de l’arme nucléaire sans que le monde occidental, entravé par les forces de la paix à tout prix, ne s’y oppose.

En conclusion, une attitude française qui, pour beaucoup, a déshonoré le combat des Droits de l’homme quel qu’il soit, et emplit de honte les soutiens des valeurs universelles. Mais de cela, peu de citoyens en auront connaissance via les médias aux mains de l’idéologiquement correct.