mercredi 21 novembre 2007

L’arbitrage de Renaud Girard

Lors de chaque ‘’reportage’’, Renaud Girard est présenté comme « grand reporter au service étranger du Figaro ». A mon humble avis, il serait plus adéquat que la rédaction de ce quotidien le présentasse à l’avenir comme « reporter étranger à ce qui touche à l’international ». En effet ! Lors de chaque lecture de ses écrits je m’étonne de son grand amateurisme et de son manque de détermination à considérer toutes les données, sans exclusives, du conflit proche-oriental.

Ce qui me mène, indubitablement, à m’interroger sur son mode de pensée. La réponse qui s’impose alors n’est autre que son asservissement à une idéologie nauséeuse et mortifère qui n’a rien à voir avec la démocratie et sa défense.

Une idéologie qui lui impose une condamnation systématique, par des termes choisis, des Américains et des Israéliens. Dans sa dernière ‘’œuvre’’ intitulée « Nucléaire iranien : ElBaradei est-il un arbitre fiable ? » on y trouve les termes « milieux néoconservateurs américains » et « faucon israélien ». Ceux qui savent lire entre les lignes auront compris rapidement quels sont les ‘’malins’’ qui s’opposent à l’« Homme discret, austère, compétent et travailleur, ElBaradei (qui) a déjà montré qu’il était un bon juge de paix ».

A toutes ces affirmations gratuites et extraites du manichéisme journalistique, s’ajoute cependant les interrogations que tout être humain sensé se pose : peut-on faire confiance au régime iranien et lui confier la maîtrise du cycle de production de combustible nucléaire ? Les USA répondent que non. Israël itou. Mais aussi l’UE -France en tête-, la Russie -bien que récalcitrante à toutes sanctions qui peuvent nuire à son juteux commerce avec l’Iran- et la Chine avec les mêmes réserves.

Toutes les puissances de la planète s’y opposent. Tout comme les pays limitrophes de l’Iran également. Opposition que reconnaît notre ‘’grand reporter ‘’, plus -semble t-il- au service des mollahs qu’aux lecteurs qui le paient pour être informer correctement. Quand bien même ses ‘’analyses’’ paraissent dans les pages débats et non internationales du journal.

Peut-on voir, alors, Elbaradei en « bon juge de paix » lorsqu’il affirme : « (…) avons-nous vu en Iran des éléments nucléaires qui pourraient être rapidement transformés en arme ? Non ! Avons-nous vu un programme actif de militarisation du nucléaire ? Non ! » ?

Lorsque l’on sait que les visites de contrôles des sites nucléaires iraniens sont guidées, limitées ou inexistantes, on est en droit de s’interroger sur les réelles possibilités du directeur de l’AIEA à arbitrer et donc à pondre un rapport honnête. On est, en conséquences, en droit également de se questionner sur la volonté politique affichée du régime iranien, mais aussi sur le désir du ‘’ grand reporter ’’ de nous mystifier.

Renaud Girard nous affirme en conclusion de son ‘’analyse’’ qu’« Il n’y a aucune raison pour penser que, le jour où l’Iran franchira la ligne rouge vers un programme nucléaire militaire, ElBaradei ne le dira pas ».

Parions que ce jour là, il se réfugiera dans un endroit sûr loin de l’Orient et laissera faire le sale boulot aux ‘’néoconservateurs’’ US et ‘’faucons’’ israéliens.