mercredi 24 décembre 2003

La Cuvée 2003 de Jacques Chirac

A l’heure de clore l’année 2003, il est un bilan difficilement contestable par toute personne sérieuse.La balance des mouvements politiques chiraquiens creuse nettement le déficit de crédibilité de la France.

Démarrée en grande pompe en début d’année, lors de la saisie du conseil de sécurité pour une résolution militaire contre l’Arme de Destruction Massive (A.D.M) Saddam Hussein, la politique internationale de Jacques Chirac a, depuis, dilapidé le ‘’capital acquit’’ et transformé l’hexagone en pays menacé par les ‘’démocrates’’ de la ‘’nation islamiste’’.

Pour s’être paré du « droit onusien et du multipartisme », si bien perçu dans le « monde arabe » pour des raisons autres -tel l’intérêt de la ‘’Oumma’’-, la France avait alors brigué la victoire de la bataille de l’opinion publique mondiale du fait de la neutralisation de l’aval de l’ONU aux souhaits guerriers US. L’illusion de ce succès estompa la défense obligée des valeurs démocratiques et ordonnera à l’histoire d’inscrire la France dans le clan des démocraties n’ayant pas participé, voire interdit l’émancipation d’un peuple opprimé et la chute d’un despote sanguinaire.

L’aveuglement dû à ce ‘’triomphe’’ lui vaudra tout autant l’inimitié durable de Washington et un passif difficilement révocable.

A peine la capture de Saddam Hussein ingérée et les ‘’réjouissances’’ diplomatiques exprimées, la France fut surprise d’apercevoir le revirement surprenant de Mouammar Kadhafi -concernant les A.D.M. libyennes- et inquiète de la nouvelle ‘’respectabilité’’ internationale du despote l’autorisant ainsi à se désintéresser de l’indemnisation dues aux victimes de l’attentat contre l’avion de la compagnie UTA en 1989.

Ainsi, Dominique de Villepin en appela piteusement au soutien de la communauté internationale dans l'affaire UTA « pour que les victimes françaises ou étrangères, puisqu'il y avait une majorité d'Africains parmi les passagers de l'avion, soient indemnisées ».

Cette supplique tout juste manifestée, la France -candidate à l’installation sur son territoire du réacteur expérimental de fusion nucléaire « Iter » mais aussi aux importantes retombées financières- trébucha sur la décision de blocage des USA.

A croire l’émissaire pour ce dossier, le député Pierre Lelouch, certains de l’administration Bush « ont l'intention de poursuivre une stratégie délibérée d'isolement de la France, en écho à ce qui s'est passé pendant la crise irakienne».

Une nouvelle prière fera t-elle pencher la balance ?

Ignoré sur le plan international, contrariée sur le plan nucléaire et économique, isolée au sein de l’Europe, la France se retrouve de surcroît au plus mal avec le « monde arabe ». Empêtrée dans un voile islamique, véritable étendard de l’islamisme, les différentes autorités politiques et religieuses du monde musulman condamnent d’avance tout renforcement de la laïcité.

Le Soudan, si peu amène envers ses chrétiens, l’accuse de discrimination.

Le Président iranien Mohamed Khatami, grand ‘’timonier’’ de la démocratie et des Droits de l’Homme juge que « la décision du Président français était contraire à l’esprit de la liberté et aux principes démocratiques ».

Les femmes arabes du mouvement islamique israélien manifestent devant l’ambassade française de Tel-Aviv contre cette ‘’atteinte aux droits des femmes’’.

Le fondateur et guide spirituel Mohamed Hussein Fadlallah du Hezbollah garantit de ‘’nombreuses complications’’ avec les pays musulmans au cas où cette loi serait adoptée. Le mouvement égyptien des Frères musulmans, par la voix de son guide suprême Maamoun Al-Hodeiby, aperçoit « une ingérence dans la liberté individuelle et religieuse » l’essaimage de « graines de la haine entre la France et les peuples musulmans » et une violation des conventions internationales des Droits de l’Homme.

Bref ! La France découvre le monde islamiste et son rêve hégémonique qu’Israël affronte depuis plus de 55 années.

Sauf à se déconsidérer et retirer lamentablement son projet de loi, Jacques Chirac est contraint de légiférer quitte à installer le pays dans un risque accru d’hostilités de la part de cette ‘’nation islamiste’’.

Quant à édulcorer la substance de la future loi, le score du Front national aux élections régionales de mars 2004 -entre autres- se rappellera à toutes tentatives en ce sens.

Le Président de la république n’a pas su prévoir les conséquences de sa politique dans l’environnement international.

A trop piétiner les valeurs de la République Française pour des intérêts mercantiles, les alliés traditionnels se sont éloignés et installés sur la défensive et les dictateurs musulmans ont entendu les défaillances de la France, véritable maillon faible de l’Europe.

Il est temps pour cette nation de se rapprocher de son camp, de protéger ses valeurs et d’abandonner l’anti-américanisme et l’anti-sionisme qui ne lui assurent plus d’avantage pécuniaire. Quant aux foulards islamiques, la porte close de l’école et de la fonction publique doit être la seule réponse au prosélytisme musulman.

Dans le cas contraire, l’année à venir sera encore plus difficile pour la France. Mais Chirac sera, comme toujours, aussi ‘’Ostensiblement’’ fier de son bilan.

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