dimanche 2 novembre 2003

Ramadan et tous les autres

Tarik Ramadan est il antisémite ou non ? Cette question taraude les cerveaux du Landerneau parisien depuis que ce dernier a stigmatisé, dans un texte publié sur le net, des intellectuels parisiens pour leurs défenses d’Israël, induites -selon lui- par leurs appartenances au Judaïsme.

Il leur est donc impossible, selon l'observation de cet islamiste notoire, d’avoir un avis autorisé et indépendant sur la question proche-orientale, sans que leur inclination soit incontestablement le germe de toutes leurs réflexions sur ce sujet.

Analyse qui a autorisé ce prédicateur à jeter en pâture les qualités religieuses de ces brillants intellectuels, aux seules fins de jugements et de condamnations de la part de ses fans et des éternels antisémites. D’autant plus qu’il ne suffit pas, pour ce ‘’penseur’’ d’être Juif de naissance pour soutenir Israël. L’appui à ce pays, sans qu’il soit cependant inconditionnel, ‘’converti’’ automatiquement tout intellectuel à cette religion.

Ainsi, Pierre André Taguieff s’est vu ‘’circoncire’’ pour la circonstance pour son refus de surfer sur la vague d’antisémitisme qui déferle actuellement sur l’Europe (particulièrement sur la France) et pour sa dénonciation d’une lecture apocryphe de la réalité du conflit israélo-arabe par les tenants de la politique ou des médias.

Lecture mensongère qui agrée à l'allégation -contre toutes raisons- d’un sondage récent de la commission de l’UE, qui ‘’certifie’’ que la menace première à la paix mondiale n’est autre qu’Israël -devançant l’Iran, la Corée du Nord et autres dictatures- ce qui crédibilise, doucement mais sûrement, une future ‘’responsabilité des juifs’’ dans tout conflit majeur à venir.

Lecture d’une réalité du terrain qui pourtant :

- a aperçu le Premier ministre israélien d’alors, Ehud Barak, s’asseoir en l’an 2000 à Camp David pour créer la Palestine et Yasser Arafat, le Président-démocratiquement-élu-à-vie, s’y opposer par l’exigence d’un droit au retour, déclencher « la Guerre d’Oslo » et installer le peuple palestinien dans un conflit long et douloureux pour chacun des deux peuples.

- a remarqué que les moyens militaires employés par le Premier ministre actuel Ariel Sharon, sont équivalents à ceux employés par son prédécesseur travailliste du ‘’camp de la paix’’, et que la clôture de séparation ‘’raciste’’ n’était que l’un de leur projet.

- a comptabilisé (avec l’aide de l’AFP) les 2600 morts Palestiniens en trois années, déduit du compte les « accidentés du travail », les assassinats de « collabos », les « criminels contre l ‘humanité » et les « activistes » morts l’arme à la main, et a confessé que, de génocide du peuple palestinien il n’y en avait point et que l’état d’Israël, grande démocratie, était respectueuse, au possible, des droits de l’homme.

- a conclut qu’Ariel Sharon sert d’excuse à tout ceux qui ont Israël et le peuple juif en ligne de mire et la volonté de dissimuler l’objectif final du porteur de keffieh, à savoir : l’éradication d’Israël.

Il est incontestable que ce décryptage réel du conflit, disculpe Israël de tous les maux dont on l’accuse quotidiennement et voue, par conséquent, tout intellectuel de bonne foi aux gémonies prédites par cette diatribe antisémite et pro-palestinienne, car ressemblant fortement à un procès au faciès pour causes de double allégeances.

Tarik Ramadan qui persiste et signe, dans une de ses ‘’justifications’’ au quotidien Le Monde, en insistant pour que la réunion des alter-mondialistes ne soit « en soi, ni pro-palestinien(e) ni anti-israélien(e) » ce qui détermine d’emblée le cadre des futurs ‘’débats’’ de ce forum anti-libéral : ni anti-palestinien ni, bien évidemment, pro-israélien. On l’aurait deviné.

Mais au-delà du cas symptomatique de Tarik Ramadan, se cache une conduite bien plus dangereuse. En effet ! Que penser de tous ces grands médias nationaux qui offrent diverses possibilités à ce tribun de se justifier et d’expliquer sa position. Aurait on vu quiconque, dans les années 80, tendre un micro ou une plume à Jean Marie Le Pen pour expliciter et se justifier de sa « liste de journalistes » ne contenant que des noms juifs, ou du « point de détail » que représente la Shoa à son unique œil. Nous avions alors assisté, au contraire, à une condamnation unanime et à un lever de bouclier salvateur pour la France.

Qu’arrive t-il donc à la France de nos jours pour tolérer ce qu’elle avait alors refusé ? Aurait elle oublié son histoire ?

Qu’arrive t-il par ailleurs à l’Europe, ainsi qu’au monde démocratique et respectueux des valeurs universelles, pour tolérer de telles dérives à travers la planète contre Israël ?

Dérives de pays, donneurs perpétuels de leçons et de blâmes à l’encontre de cette petite nation qui se voit contraint d’assurer en permanence une légitime défense que d’autres lui renient.

Dérives de pays qui apportent appuis politiques et finances à toutes démarches s’opposant à la ligne politique choisie par la majorité de cette nation souveraine.

Dérives d’une Egypte n’hésitant pas à diffuser « un cavalier sans monture » mais certainement les poches emplies d’antisémitisme.

Dérives d’une Syrie entretenant des bases militaires pour une aide directe au terrorisme anti-israélien.

Dérives d’un Liban permettant le déploiement d’une force non régulière sur sa frontière sud.

Dérives d’une Malaisie qui -par le discours haineux de son ex-premier ministre Mahatir- se fait ovationner par les 57 nations participantes de l’OCI.

Dérives d’une Arabie Saoudite finançant le Hamas dont la finalité de sa charte est l’instauration d’une république islamique du Jourdain à la mer.

Dérives d’un Iran qui promet à Israël quelques missiles Sahâb 3 sur Haïfa, Tel-Aviv ou Beer-shev’a pour hâter sa fin.

Dérives encore d’une Libye (sans que cette liste soit exhaustive) qui, par l’entremise de Kadhafi, propose son plan d’un état bi-national prénommé Isratine (que quelques rares internautes nous présentent également comme solution, sans avoir auparavant, et pour la comparaison, considérer la situation des chrétiens en terre d’Islam) qui a comme but premier la disparition du refuge que représente l’état juif pour son peuple puis, par le jeu de la démographie, la dhimmitude pour des Israéliens devenus minoritaires en terre d’Israël islamisé.

Dérives de pays souverains, qui ne nous feront pas oublier celles de l’Autorité Palestinienne, par ses émissions télévisuelles, ses prêches dans ses mosquées ou son éducation scolaire qui diffusent, exhortent ou enseignent la haine de l’Israélien.

Devant toutes ces dérives évidentes, il est d’une importance vitale que tous les intellectuels, les artistes, les politiques ou même les sans grades –Juifs ou non mais tous indispensables gardiens des valeurs humaines- s’élèvent et s’opposent à ce nouveau projet de meurtre collectif sans retard.

Mais le silence assourdissant qui les entoure fait craindre qu’ils ne soient devenus complices de cette éradication programmée, voire du risque d’une guerre de civilisation qui s’accroît de jour en jour, pour causes d’intérêts bassement matériels.

Dans tous les cas, qu’ils se souviennent que la très grande majorité du peuple juif à travers le monde demeurera indéfectiblement, éternellement solidaire d’Israël et de ses citoyens -tous protecteurs du berceau du Judaïsme et de l’Humanisme- sans qu’aucun tenant de l’Islam fanatique (vert), de l’extrême gauche (rouge) ou droite (brun) nous fasse varier d’un iota.

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