mardi 28 octobre 2003

Les enjeux du ‘’Pacte de Genève’’

De tout temps, des hommes (principalement des gouvernants) ont négocié les prémices de traités de paix sous le manteau. Cela a permit d’éviter tout écueil impromptu qui aurait repoussé, voire annulé, tout accord envisagé. Cela est méritant et recommandé, surtout lorsqu’un gouvernement se refuse volontairement à toute discussion ou méconnaît la méthode garantissant une pleine réussite.

C’est, il semblerait, ce dont le trio de gauche -Amram Mitzna, Avraham Burg et Yossi Beilin- soupçonne très fortement le gouvernement israélien d’Ariel Sharon. Etant tous trois des hommes politiques, avec des ambitions pour Israël mais aussi pour leurs propres carrières, il est logique de les voir entreprendre des négociations secrètes avec les ennemis du pays -comme l’ont fait d’autres israéliens avant eux- puis de populariser leurs accords et d’en débattre aux fins de leur trouver une majorité pour une éventuelle application.

Ainsi doit fonctionner le système d’une démocratie respectueuse du peuple. Le débat précédant le choix. Le contraire annihilant toujours la discussion et portant à mal les démocraties.

A ce stade, la ‘’troïka’’ israélienne se situe encore dans le cadre de la loi (faute de lois) même si d’aucuns n’apprécient pas particulièrement cette façon de procéder.

L’étape ultérieure prévue est la signature symbolique de ces accords, lors d’une cérémonie officielle organisée par des pays tiers, hors d’Israël et retransmise sans nuls doutes en mondovision. Là encore, nulle loi ne l’interdit. Mais quels législateurs au monde, auraient pu concevoir, que des hommes politiques ne représentant qu’eux mêmes, proches d’une opposition à un gouvernement en place et démocratiquement élu, et qui plus est sans mandats, s’attribuent ce pouvoir régalien ?

On peut légitimement subodorer, à cette étape, comme un coup de force et un mépris certain pour l’esprit des règles de la démocratie et les électeurs de la majorité élue. Si l’on ajoute, de plus, leur intention de parapher ce ‘’Pacte’’ le 04 novembre prochain (date anniversaire de l’assassinat d’Istrak Rabin par un extrémiste de droite), on peut légitimement douter de leur sincérité quant à l’avenir de la paix en Israël, et leur imputer aisément une basse manœuvre politicienne -qui consisterait à accentuer mondialement la ‘’culpabilité’’ des partis du pouvoir actuel dans l’échec des ‘’Accords d’Oslo’’ et dans la situation présente- au seul résultat d’un bénéfice individuel de l’enjeu de ce ‘’Pacte’’.

Cette récupération posthume du Premier ministre I. Rabin ne pourra qu’exacerber les passions entre citoyens israéliens, tous, désireux, quelque soient leurs opinions, de vivre dans un pays en PAIX.

Ce qui agacera tout autant et très sérieusement leurs concitoyens, sont l’appui et l’argent obtenu de la part des gouvernements de la France et de Belgique, à savoir la coquette somme de sept millions de dollars pour promouvoir ce ‘’Pacte de Genève’’.

Deux pays de l’Europe qui, par cette attitude, font fi du gouvernement en place et donc de la volonté du peuple israélien.

Deux nations qui négligent –voire démentent- l’antisémitisme renaissant au sein de leurs peuples et esquivent la condamnation formelle et intransigeante de son développement ailleurs.

Deux gouvernements qui refusent tout contact diplomatique au plus haut niveau, réprouvent sans appel toute auto-défense et se permettent, pour l’un d’entre eux et par tribunaux interposés, le jugement sur la place publique d’un Premier ministre innocenté par la justice de son pays.

Deux pays dont le soucis premier n’est pas la survie d’un état JUIF en tant que tel.

Ces deux pays qui ont eu, à maintes reprises, l’occasion d’aider à une instauration d’une véritable paix (deux états pour deux peuples) -ne serait ce (par exemple) que par un soutien clair au Premier ministre palestinien Mahmud Abbas et par l’isolement diplomatique du chef terroriste- mais ont préféré ignorer la réalité pour se réfugier dans les assertions d’une propagande antisémite très bien construite.

Seuls les naïfs peuvent encore croire à l’opiniâtreté de ces pays quant à leur désir réel de paix pour les Israéliens, alors que par l’expérience et l’analyse de leurs actes passés, il est loisible de soutenir que leurs appuis au ‘’Pacte de Genève’’ se fonde sur leurs politiques pro-arabe et tend à prouver leurs bonnes dispositions à l’égard des souhaits de la Oumma (qui exige la restitution totale des terres arabes) aux seuls fins de pouvoir commercer paisiblement. L’enjeu du pétrole et les pétrodollars étouffent sans remords les vociférations israéliennes.

Seuls ces mêmes naïfs peuvent adhérer également à la signature de Palestiniens. Non qu’ils soient tous des va t-en guerre, mais simplement par leurs impossibilités à l’honorer pour cause de violences promises à l’encontre de tous ceux qui se permettraient une quelconque reconnaissance d’un état JUIF.

Sans procéder à un procès d’intention (qui ne manquerait pourtant pas de légitimité) Yasser Abed Rabo -ex-ministre de l’information, très proche du porteur de keffieh et co-signataire en chef de ce pacte- ne pourra se substituer à son maître ni le remplacer, sans coup férir le jour de son départ pour l’enfer. Peut on donc concrètement hasarder le devenir d’Israël sur cet homme et sur un avenir plus que douteux ?

Ce ‘’Pacte de Genève’’ aura la même fin que tous les accords précédents tant que les groupes terroristes ne seront pas en priorité éliminés. Cette exigence n’étant pas à l’ordre du jour de l’Autorité Palestinienne, ni d’une opposition (y a t-il une opposition dans une dictature ?) il est concevable d'avancer que l’enjeu de cet accord à comme unique objectif la division du peuple israélien.

Cette succincte analyse permet donc de certifier que les enjeux de ce ‘’Pacte de Genève’’ bénéficieront à tout autre qu’aux deux peuples en conflit et à leurs composantes désireuses de vivre en bon voisinage.

La PAIX n’empruntera pas non plus la route de Genève.

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