jeudi 2 octobre 2003

Le Sionisme est vivace.

Le sujet passionne, inquiète, interpelle mais ne laisse pas indifférent. Le débat est lancé et le peuple juif (ainsi que ses ennemis) s’en est saisi. Le Sionisme est il défunt ? Sera t-il une parenthèse de l’histoire (chère à d’aucuns) comme Avraham Burg -dans sa tribune libre publiée par Yedihot Aharonot et reprise par Le Monde- le prévoie si nul correctif n’est apporté à la conduite actuelle des affaires d’Israël ?

Combattu depuis sa création jusqu’à nos jours, un temps discrédité comme l’équivalent du racisme par l’ONU, le Sionisme (mouvement de libération du peuple juif) crée à la fin du 19ème siècle, touche t-il à sa fin ?

Angoissante question.

Mais de quoi parle t-on précisément lorsque le sujet est abordé ? Parle t-on d’un objectif concret à atteindre pour et par le peuple juif, ou bien d’un idéal spirituel que le peuple juif est tenu d’entretenir afin de servir d’exemple aux autres peuples ?

Selon que l’on analyse tel aspect, tout à chacun aura des réponses différentes.

Il est cependant établi que les objectifs matériels, assignés au Sionisme par les pères fondateurs, ont été réalisé au delà de toutes les espérances. Il est incontestable que par la création d’un pays, par l’accueil de tous les juifs en danger ou désireux de s’y installer et/ou par le bilan des capacités de l’état d’Israël en ce début de l’ année 5764 -qu’elles soient militaires, scientifiques, technologiques, économiques ou démocratiques- le Sionisme est une édifiante réussite humaine qui a su s’intégrer dans le concert des nations, et ce, malgré l’adversité rencontré.

En ce qui concerne l’aspect spirituel, c’est la face « Humanité » du peuple juif et principalement israélien qui est soupçonnée de s’être éloigné du cœur du Judaïsme.

Mais est-ce bien le cas ? Qu’en est il réellement ?

Depuis plus de 55 années ce pays a subi, des guerres existentielles menées par des armées animées par la haine et l’antisémitisme, des attaques terroristes en son sein comme à l’extérieur, des condamnations diplomatiques incessantes, des boycotts économiques et autres avanies indignes de tout genre humain.

Malgré cela, la politique de tous les gouvernements d’Israël a été la seule recherche de la Paix. La Paix, par l’acceptation en 1948 du partage du territoire en deux états distincts, par la restitution du Sinaï en 1956, par la proposition de restitution des territoires conquis en 1967, par la signature d’un traité avec l’Egypte en 1978, par les accords d’Oslo de 1993, par le paraphe d’un traité en 1994 avec la Jordanie, par le retrait unilatéral du Liban et par le plan Barak à Camp David en l’an 2000 et enfin par l’acceptation -malgré des réserves- de la « carte routière » et de la création d’un état palestinien à l’horizon 2005.

Toutes ces initiatives n’ont pas mis un terme aux espoirs des pays arabes ainsi qu’a ceux des roitelets despotiques palestiniens. Par les manœuvres militaires et politiciennes de ces derniers, certains Israéliens doutent de la nécessité de l’existence d’un état juif ou, au mieux, capitulent devant les exigences de la terreur par le souhait d’un retrait unilatéral sans condition et hypothéquant l’avenir.

Toutefois, quel ‘’Humanisme’’ est suspecté d’avoir abandonné le cœur d’Israël et du Judaïsme ?

- L’humanisme de Rony Brauman, qui voit en Israël et en le peuple juif uniquement des ‘’tortionnaires’’ et donc des ‘’extrémistes’’ juifs, ou celui de Gisèle Halimi empressée à la défense « du combattant de la paix » Marouane Bargouthy accusé de 26 meurtres de civils Israéliens (hommes, femmes et enfants ) ?

- Celui d’Uri Avnéri, bouclier humain du terroriste en chef Yasser Arafat ou celui de Michel Warschawski en accord d’un état binational et par conséquent de la disparition de l’état juif, seule assurance de l’avenir du monde juif ?

- Celui des 27 pilotes réfractaires et de leurs soutiens qui, faute de ne pouvoir conquérir la majorité à la Knesset par la force de conviction de leurs idées et les urnes, endommagent l’action démocratique de l’état et principalement celle de Tsahal ?

- Ou celui encore de tous ceux qui ne perçoivent les Palestiniens que comme ''victimes innocentes'' de l’indispensable légitime défense israélienne et non pas du dessein machiavel de l’éradication d’Israël de leurs autorités-démocratiquement-élues-à-vie ?

Cet ‘’Humanisme’’ est il seulement compatible avec le Sionisme des pères fondateurs ? En quoi Israël et le gouvernement d’Ariel Sharon (secondé un temps par les travaillistes) ont ils démérités ? Est-ce par le droit et le désir de l’un de VIVRE et par le devoir du second à le protéger ? Ehud Barak, alors premier ministre dans les premiers mois de l’Intifada armée, n’a t-il pas rempli ce devoir ?

Si c’est à cela que tient la ‘’détresse’’ de ces soi-disant ‘’intellectuels’’, alors il est loisible et surtout possible de nous rassurer. Que « le monde arabe » accorde enfin à Israël son droit élémentaire à l’existence et la preuve de son désir de coexistence pacifique se vérifiera.

Les procureurs du Sionisme, tous d’extrême gauche ou au mieux à la gauche de la gauche, n’ont en fait qu’un problème de carriérisme pour certains ou pour les autres l’espoir d’un renouveau d’un régime dictatorial aujourd’hui en voie de disparition.

Leurs aspirations insensées et dangereuses ne prouvent aucunement la mort prochaine du Sionisme de nos pères fondateurs.

Le Sionisme est bien vivant et pour longtemps encore.

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