jeudi 22 mai 2003

Mea-culpa d’Hubert Védrine ?

Qui, au fait de la politique française, ne connaît pas l’ancien ministre des affaires étrangères M. Hubert Vedrine ? Celui qui, entre autre, comprenait la réaction des Pro-palestiniens des banlieues vis à vis de la communauté juive, surnommait Ariel Sharon l’insupportable, et considère toujours les USA comme une « Hyper puissance hégémonique ».

Dans un article publié dans Le Monde et intitulé « Face à Georges W. Bush, trois propositions » le ministre revient sur le désaccord qui a sévi entre Paris et Washington à propos du conflit en Irak.

Après avoir loué la diplomatie française, posé une série de questions favorisant une recherche de la place et du rôle de la France dans le monde, et suite à une sempiternelle condamnation de l’administration américaine et de son « unilatéralisme à peine tempéré par un multilatéralisme facultatif à la carte » Hubert Vedrine en vient à s’interroger sur le droit international : « (…) resterait le principal point faible du "front du refus" de la guerre [en Irak] : en se bornant - sans effet - à invoquer le droit international et le rôle de l'ONU, il a trop donné l'impression de se résigner au statu quo mondial, alors que celui-ci est contestable ».

Suite à ce constat, la première des trois propositions faites au Président américain est ni plus ni moins la modification du chapitre VII de la charte de l’ONU afin « que l'emploi de la force puisse être décidé non seulement pour préserver ou rétablir la paix ou la sécurité internationale, mais aussi pour protéger une population menacée ou persécutée, y compris par son propre gouvernement, ou des entités non étatiques ».

Voilà donc notre diplomate justifiant a posteriori la diplomatie et l’intervention américaine, bien que la raison invoquée par celle ci fut axée sur une recherche d’armes de destruction massive.

Il est incontestable que la rapidité de la guerre et les découvertes de l’armée US - charniers de quelques milliers de victimes témoignant de la réalité de crime contre l’humanité, chambres de tortures, misère du peuple et splendeur des palais, millions de dollars volés à l’Irak, et autres …- forcent le pacifiste Hubert Védrine, sous prétexte « de légaliser le droit d'ingérence et d'empêcher qu'il soit récupéré par les puissances dominantes pour cautionner des guerres préventives » à refuser d’être suspecté de complaisance envers une dictature sanguinaire.

Un adage dit qu’il faut être en avance d’une loi. Ce triste sieur a prouver, de par son opposition au conflit en Irak, son incompétence politique à ne pas prévoir les conséquences bénéfiques de l’action américaine pour le peuple irakien ainsi que pour la région toute entière

Dans sa troisième proposition, sa réflexion le mène à la découverte des régimes autoritaires du moyen orient et à percevoir l’espoir d’un grand changement parmi plusieurs peuples de cette région. Sauf un: Israël, qui -selon lui- recherche « d’innombrables préalables à la négociation » afin de « décourager l’aspiration nationale palestinienne en attendant que la colonisation, poursuivie depuis plus de trente ans, l'ait rendue définitivement irréalisable ».

Hubert Vedrine ayant démontrer son incompétence en politique étrangère, je ne lui ferait pas l’injure de lui rappeler tout l’historique des relations de voisinage de l’état hébreu, mais simplement quelques dates ? Les refus de 1948 (création de l ‘état d’Israël), de 1967 (les trois NON de la ligue arabe à Khartoum), de 2000 ( exigence d’un retour de quatre millions de Palestiniens en Israël) et des attentas qui ont eu, ont et auront encore et malheureusement lieu.

Je m’autoriserais toute fois un petit conseil : être dans l’opposition oblige à réfléchir à des fins de reconquêtes électorales. Pour t’éviter de te ridiculiser une nouvelle fois mon petit Hubert, sois toi aussi, si tu en as le don, en avance d’un projet réaliste qui permettrait aux Israéliens de croire aux intentions pacifiques des Arabes en général et des Palestiniens en particulier. A ce moment, et seulement à ce moment, tu redeviendras un ministre des Affaires Etrangères compétent et souhaité..

Dans cette attente, ta place est uniquement à l’IRIS, au coté de Pascal Boniface afin de l’aider à « critiquer Israël ».

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